La maison d’arrêt où Bela était retenue fut secouée par une explosion. Une brèche s’ouvrit dans la structure et des alarmes crièrent dans la nuit. Une fumée envahit les couloirs, couvrant les hurlements des gardes pris au dépourvu.
Une équipe masquée, rapide et méthodique, s’engouffra dans la brèche, éliminant les sentinelles avec une précision chirurgicale. L’équipe avançait sans peur, silencieuse, exécutant chaque mouvement avec une synchronisation parfaite. Certains neutralisaient les caméras, d’autres sécurisaient le périmètre.
Dans sa cellule, Bela se leva, attentive au tumulte extérieur. La serrure de sa porte sauta d’un coup sec, et une silhouette familière se glissa à l’intérieur.
Les deux femmes se regardèrent comme si tout était déjà dit et sortirent dans un même mouvement.
Dans les couloirs, la résistance des forces de sécurité s’organisait. Des tirs résonnaient, mais les assaillants se déplaçaient rapidement, évitant les zones à risques, ripostant quand cela était nécessaire. L’une d’eux activa un deuxième dispositif de fumée, plongeant la zone dans une brume opaque.
Bela et sa protectrice coururent vers la sortie, leurs pas rapides résonnant sur le sol lisse. Au dernier virage, une patrouille surgit, armes levées.
Un instant d’arrêt. Puis une rafale, brève, précise.
Deux corps tombèrent à côté de Bela, les survivantes firent un pas en arrière pour se couvrir. Les trois femmes couvrirent simultanément leurs oreilles, comme pour se protéger de l’onde de l’explosion qui allait souffler les gardes de l’autre côté du couloir une seconde plus tard.
Au même instant, l’alarme résonnait dans les couloirs blancs du complexe de Futech. Maurice avançait rapidement, son terminal en main, surveillant l’évolution des protocoles de sécurité. Il avait orchestré un plan reposant sur la fermeture de certains portails qu’il connaissait.
Samira, vêtue d’une blouse grise trop grande pour elle, le suivait de près. Son regard était froid, concentré. Ils n’avaient que quelques minutes avant que les renforts ne bloquent toutes les sorties.
« On tourne à droite, » murmura Maurice. Samira se tenait à ses côtés. Bien qu’il ne comprenait pas comment c’était possible, Samira connaissait les moindres détails du plan qu’il avait travaillé avec Freya.
Un instant plus tard, des gardes passèrent en courant à l’intersection opposée, c’était le signal.
« Tu es sûre de pouvoir marcher encore longtemps ? » demanda-t-il en lui lançant un regard furtif. Samira hocha la tête. « Ne t’inquiète pas pour moi. Continue. »
Ils atteignirent une salle secondaire du laboratoire, où Maurice déclencha un protocole d’évacuation à l’aide de la carte d’accès qu’il avait discrètement copié le matin même. Une série de lumières s’éteignirent dans les bureaux officiels de Futech, forçant le protocole d’évacuation des Futchi présents.
Un bruit métallique se fit entendre derrière eux. Maurice se retourna brusquement, le cœur battant. Une silhouette se dessina dans l’ombre. Un garde ? Non. C’était Isode Kreel.
« Tu n’iras pas plus loin, Maurice, tu pensais que je ne verrais pas la griffe sur mon badge ? » déclara-t-il d’une voix grave. Samira recula d’un pas, ça ne faisait pas partie du plan.
Maurice, lui, resta immobile. « Tu vas me laisser passer, Isode. Tu sais très bien que Futech nous broiera tous les deux si on reste ici. Sans Samira, ils n’auront plus besoin de nous, on sera libre. »
Isode sembla hésiter une fraction de seconde. Puis, il lança un trousseau de clés à Maurice, « Je m’assure que tu n’as pas laissé de trace » souffla-t-il.
Maurice lui fit un signe de remerciement de la tête et ouvrit la porte d’accès vers le tunnel d’évacuation. Il s’engouffra avec Samira, refermant derrière lui.
—
À l’extérieur du complexe, la nuit était fraîche. Un véhicule les attendait à une centaine de mètres, moteur allumé.
Tout semblait parfait.
Arrivé au niveau de la voiture, Maurice reconnu Bela. Et, dans ce moment de surprise, senti une piqûre à l’arrière de sa nuque.
Le monde tourna autour de lui, son corps s’affaissa. Des ombres s’approchèrent alors qu’il perdait connaissance.