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  1. Politique/

Arah dans la gare

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Politique ACAB

Quelques jours seulement après la dissolution de la Jeune Garde (organisation antifasciste), police, gendarmerie, armée et douane, unies sous les ordres de Bruno Retailleau, ont interpellé, enfermé et expulsé des dizaines — peut-être des centaines — de personnes. Une véritable opération de démonstration de force, menée au nom d’un mot : « clandestins ».

Ce mot n’est pas innocent. Il est savamment choisi. Il construit une image : celle de l’étranger qui se cache, du danger invisible, de l’individu venu pour nuire. Mais la réalité, c’est qu’on parle de femmes et d’hommes sans papiers, souvent déjà engagés dans des démarches de régularisation , et dont la plupart vivent ici depuis des années : l’étudiante en attente de renouvellement de papiers, la mère de l’ami de votre fille, votre voisin, votre nourrice…

Et c’est justement eux qui sont visés, car obligé de prendre les transports en commun pour se déplacer, pour aller travailler.

Ils ne sont pas visés pour des raisons de sécurité, mais pour faire un coup politique. Pour envoyer un message. Pour faire un appel du pied à l’extrême droite .

Cette opération ne repose sur rien d’autre qu’une logique médiatique. Derrière les images d’arrestations, il y a des ordres venus d’en haut, une pression sur les chiffres, et une hypocrisie totale : la hiérarchie prétend ne pas encourager les contrôles au faciès , tout en sachant parfaitement où et sur qui ses agents interviennent — à la sortie des trains, des bus, dans les transports en commun, auprès de celles et ceux dont le seul tort est de ne pas avoir le bon visage.

Cette rafle a un objectif clair : rappeler à une partie de la population — racisée ou perçue comme telle — qu’elle n’est pas considérée comme pleinement citoyenne. Que tant qu’ils seront au pouvoir, elle sera toujours plus contrôlée, plus suspectée, plus exposée, que les « autres ».

Chaque jour, ce gouvernement avance un peu plus dans la violence, la stigmatisation et la division. Et chaque jour, il devient plus nécessaire de s’opposer à cette violence.

Peut-être est-ce pour cela que j’écris aujourd’hui. Pour ne pas détourner le regard, ou laisser passer ça comme une banalité.

Enfin, à celles et ceux qui se retrouvent confrontés à cette situation : prenez soin de vous, vous pouvez compter sur nous.


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